→ Les liens du Sang.

**l'Ephémère** Ven 11 Jan - 15:00

Au centre de la pièce, près du brasero central, il y avait un homme à l’âge mûr, semblant sortit tout droit d’un de ces films sur la Cosa Nostra des années 50. Il avait le visage stricte, et un regard profond dégageant un petit quelque chose de séduisant, malgré l’absence d’une quelconque émotion. On aurait su dire ce qu’il faisait là, seul, dans ce caveau particulièrement étrange, mais il semblait attendre quelque chose. Le brasero, tout comme des bougies envahies par des toiles d’araignées diverses, était éteint, ce qui ne l’empêchait pas de dégager une étrange chaleur.

Au dehors, la lune était haute – et pleine -, mais pas suffisamment. Ce n’est que lorsque cette dernière traversa la pièce de son rayon pour illuminer un sceau sur le mur que l’homme s’anima. Il leva, presque négligemment, sa main, et il claqua des doigts. Tout à coup, le brasero s’alluma avec force. Les flammes allèrent lécher le plafond avant de reprendre une taille respectable. Quelques instants après, les bougies s’allumèrent comme si l’on venait de souffler dessus pour les éteindre. Là, à la clarté de la lune, il sortit une dague en argent qu’il mit à la lumière de la lune tout en s’approchant du brasero.

Son regard devient mauvais, et il brandit son bras libre au-dessus du brasero. Son aura devint tout d’un coup noir, violente, imposant un certain respect, mais aussi insinuant la peur dans tout être vivant. D’un trait, il se tailla le poignet d’où un sang vermeil jaillit pour tomber dans les flammes dans un crépitement étrange. Il brisa le silence de sa voix profonde et caverneuse et il incanta :

« Avec ce sang versé,
Toi qui hante mes pensées,
Je t’invoque près de moi,
Toi, dont tes mots sont lois. »

Les flammes crachèrent un panache de fumée, avant de s’éteindre brusquement. Il posa sa dague sacrificielle sur la pierre, contournant le brasero, pour se mettre à genou devant une ombre particulièrement noire qui venait d’apparaître soudainement.

« Où en sommes-nous ? »
« Les choses avancent bien, les alliances entre les clans sont quasiment toutes conclues. »
« Bien, c’est bien. Il faut que tout soit prêt pour le solstice d’Hiver. »
« Nous… »
« Non. Démerdez-vous avec ça. Restez discret, c’est tout. »
« Bien Seigneur. »

Un vent frais pénétra l’étrange caveau, dissipant l’étrange ombre devant laquelle l’homme était agenouillé. Le brasero se ralluma, alors, doucement.